J’ai perdu mon corps - Par Rochelle Fack

Fiche numérique

La question du corps est étroitement liée au cinéma. Les corps sont mis en scène et projetés, le cinéma éveille la “pulsion scopique” chez les spectateurs, et dans le cinéma d’animation, des corps inertes sont animés - dotés d’âme - pour être doués de mouvement. Mais qu’en est-il de l’absence de corps, quand le cinéma et son rapport au corps, lui, persiste ? Personnages disparus, personnages absents, personnages handicapés et amputés… que font les films de ces questions ? Des personnages lumineux, comme c’est le cas de Djibril Diop Mambéty dans sa Petite vendeuse de soleil. Un territoire mélancolique, fêlé, en arythmie permanente, comme c’est le cas de Stephen Dwoskin dont l’oeuvre entière tente la reconstitution de son corps handicapé. En analysant deux extraits de films de ces réalisateurs, je tenterai d’éclairer la position surprenante de J’ai perdu mon corps (2019) - la manière dont il déplace et ouvre le champ de la question de l’incarnation. Plus de corps absent au sens entendu ci-dessus, mais un corps vu comme un territoire mémoriel par un de ses membres vacants.

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