Formations 2024-25
Programme des formations pour les enseignants inscrits au dispositif en 2024-2025
LES FORMATIONS 2024-25
- 1 journée de présentation/projection des films, début octobre. Présentation et projection en salle des films de la programmation annuelle
- 2 journées de formation autour des films, de mi-octobre à mi-novembre. La formation porte sur chaque film à partir d’une contextualisation, d’extraits qui parcourent l’histoire du cinéma et la filmographie du réalisateur et de rapprochements avec les autres arts.
Présentation des formations sur les films
À l’Abordage par Suzanne de Lacotte
Bonheurs à partager
Avec ce long métrage diffusé sur Arte puis en salles en 2021, au sortir du confinement, Guillaume Brac poursuit son œuvre à la croisée du documentaire et de la fiction où la part belle est donnée aux rencontres inattendues et aux hasards heureux.
Chez Guillaume Brac, la magie du quotidien opère : le cinéaste parvient à mettre en scène le quotidien, le ténu avec grâce et sensibilité et assume de vouloir, avec sa caméra, rendre la réalité un peu plus belle sans la trahir ni la fantasmer. Dans le camping drômois où se déroule À l' abordage, chacun suit un chemin jamais tracé d’avance, fait de rencontres et de collisions, où les conditions sociales bien que présentes ne sont pas pour autant déterminantes. Guillaume Brac ou l’art des joies communes comme ciment démocratique.
Après des études de philosophie et un doctorat d'esthétique, Suzanne de Lacotte se tourne vers l'éducation aux images. Dans ce cadre, elle intervient pour de nombreuses structures en direction du jeune public et des enseignants. Elle est également responsable de la médiation de Cinéma du réel et chargée des actions éducatives pour La cinémathèque du documentaire à la Bpi au Centre Pompidou.
Black Harvest par Stratis Vouyoucas
L’autre et le même
Black Harvest (1992), troisième volet de la Trilogie Papoue de Robin Anderson et Bob Connolly, devait faire le récit de la première récolte de café menée de conserve par Joe Leahy (métis, né de l’union entre un chercheur d’or australien et une femme papoue) et la tribu des Ganigas conduite par Popina Mai. Mais le cours du café s’effondre et les Ganigas se retrouvent entrainés dans une guerre tribale… Avec ce film, qui devait faire le récit d’une jonction heureuse entre deux cultures, Connolly et Anderson deviennent les témoins d’une tragédie dont les racines plongent dans l’histoire coloniale. Joe Leahy et Popina Mai sont l’un comme l’autre enfermé dans des représentations incompatibles de la réalité. Et c’est précisément au moment où leur rencontre doit se faire sur une base contractuelle (et non plus dans un rapport de domination violente hérité du colonialisme) que les deux modèles se mettent à dysfonctionner, comme pour symboliser aux yeux de la caméra, l’impossible fusion entre les cultures.
Stratis Vouyoucas a réalisé des documentaires, monté des films et mis en scène des pièces de théâtre. Il enseigne le cinéma, notamment l’histoire, l’esthétique et la pratique du documentaire, dans différents établissements universitaires
The Host par Mélanie Boissonneau
Un film tentaculaire
Sous son air de film de monstre, The Host, réalisé en 2006 s’inspire de faits réels survenus 6 ans auparavant, lorsque l’armée américaine a reconnu avoir déversé des déchets chimiques toxiques dans le fleuve Han à Séoul. Pour traiter ce sujet politique et écologique, le réalisateur entremêle les genres (horreur, burlesque, drame, comédie, action) et met en scène des sentiments exacerbés, de façon parfois déconcertante pour un public non-coréen (mais de plus en plus familier des productions coréennes, notamment grâce aux séries). Imbriquant le réalisme de la vie urbaine des habitants de Séoul et le fantastique grâce à une créature hybride monstrueuse dont on aperçoit un morceau sur l’affiche, Bong Joon-ho raconte, comme il l’explique en interview, « le conflit entre la quotidienneté et l’imaginaire ».
Ce sont quelques axes de lectures possibles (il faudra choisir !) de ce film tentaculaire, que nous analyserons ensemble lors de cette formation.
Mélanie Boissonneau est spécialiste des questions de genre (dans le sens des genres cinématographiques et des GenderStudies), enseignante-chercheuse en cinéma à l’université Sorbonne-Nouvelle, co-responsable du master Didactique de l’image et intervenante régulière pour les dispositifs d’éducation à l’image.
Freda par Claudine Le Pallec Marand
Freda, le premier long métrage de Gessica Généus raconte Haïti en 2018, année de manifestation monstre sur l’île, à travers le portrait d’une mère très croyante, seule avec trois jeunes adultes dont une ainée qui va à l’université, une sœur plus claire de peau destinée à faire un « beau mariage » et un frère cadet, candidat à l’exil.
La cinéaste recompose plusieurs espaces nationaux (universitaire, religieux, socio-économiques), dont le montage rappelle une certaine objectivité dans la variété des points de vue documentaires sur la ville et le sens de la foule du film d’avant-garde L’homme à la caméra (Dziga Vertov, URSS, 1929). Le film développe surtout sa propre poétique à travers la conscience de son héroïne, la nécessité vitale du réconfort physique mais aussi le zombie, tantôt personnage de folklore, devenu dans son cinéma la véritable métaphore d’une personne possédée par une autre ou un système économique vicié, raciste et sexiste.
Docteure en cinéma, Claudine Le Pallec Marand enseigne l’esthétique et l’histoire du cinéma à l’université (Amiens, Paris Sorbonne Nouvelle Nation, Paris 8 Saint-Denis) et anime de nombreux ciné clubs en banlieue parisienne. Spécialiste des réalisatrices et de la représentation des genres sociaux, en 2016, elle a publié une monographie de film qui est aussi un essai : Anatomie d’un rapport (1976) de Luc Moullet et Antonietta Pizzorno. Du bon usage cinématographique du MLF et du porno.
Les Lumières de la ville par Louis Séguin
Quand Charlie Chaplin se lance dans la production des Lumières de la ville, en 1928, il est un cinéaste aguerri. Actif et central à Hollywood depuis 1914, son art de la pantomime et le personnage de Charlot (the tramp) en ont fait l’acteur (sinon l’homme) le plus connu au monde. Ayant acquis progressivement une indépendance de création totale, Chaplin produit, écrit, joue, réalise, monte, compose et distribue ses propres films. Les Lumières de la ville constitue un moment crucial de sa carrière. En effet, depuis plusieurs films, le réalisateur perfectionniste cherche l’équilibre entre la comédie et le drame, et il doit maintenant faire face à un défi d’ampleur pour son art muet : l’arrivée fracassante du cinéma parlant.
Louis Séguin est réalisateur (Bus 96, Marinaleda...), monteur et comédien. Critique passé par Transfuge, Chronic’art et Trois Couleurs, il est depuis 2014 rédacteur aux Cahiers du cinéma. Il programme et anime le ciné-club Les Mardis de Louis au Reflet Médicis.

Calendrier des formations :
Une journée de projection des films du programme, accompagnée par un intervenant, au choix parmi ces trois dates :
3, 4 ou 7 octobre 2024
Lieu : Cinéma Le Méliès – Montreuil
Une formation autour des films en trois sessions de même contenu au choix :
8 et 15 octobre 2024 – Académie de Versailles
10 et 11 octobre 2024 – Académie de Créteil
17 et 18 octobre 2024 – Académie de Créteil
Lieu : Cinéma Le Méliès – Montreuil
4 et 5 novembre 2024 – Académie de Créteil
7 et 14 novembre 2024 – Académie de Versailles
8 et 15 novembre 2024 – Académie de Versailles
Lieu : Espace Jean Vilar – Arcueil
Le chef d'établissement inscrit les enseignants aux formations via Gaia du 29 août au 13 septembre 2024.